J'ai entendu une ânerie sur l’Allemagne à la radio française.
- Florian Chiron
- 23 avr.
- 2 min de lecture
Sur la sécurité sociale allemande. Je vous raconte ça.
La Cour des Comptes a publié un rapport (le genre de pavé que les gouvernements successifs utilisent pour caler les armoires) pour faire des économies à la Sécu française.
J’écoute un podcast économique sur Europe 1 de temps en temps. Bon clairement, c’est ultra-libéral à la mode Milie - Musk et consorts, pas pour toutes les oreilles, mais je me lave bien les oreilles juste après ces 3 minutes journalières.
Et donc le journaliste en a profité pour raconter une bêtise sur l’Allemagne.
La Cour des comptes propose de moduler les remboursements en fonction des revenus des assurés.
Plus on gagne, plus on a une partie importante à payer de sa poche sur ses actes médicaux.
Paraît-il qu’en Allemagne, d’après Europe 1, il y a une limite à 2% des revenus, on ne serait remboursé qu’au-delà de ces revenus.
Bon. Non. Cent fois non. Ça ne marche pas comme ça en Allemagne.
La vérité vraie ?
En Allemagne, pour les assurés publics, vous payez de votre poche :
Une partie des boîtes de médicaments, entre 5 et 10€.
Une partie de certains actes et équipements, entre 5 et 10€ par mois.
10€ par journée d’hôpital.
Entre 5 et 10€ par transport médical.
Voilà. Et ces fameuses "Zuzahlungen" (terme officiel qui veut dire "paiements en sus") ne peuvent dépasser 2% du revenu brut annuel (1% pour les malades chroniques). Cela permet d’en diminuer leur impact social.
On est loin, très loin, de la franchise dont parle la radio. Et d’ailleurs, il y a déjà en France des franchises médicales.
Dans le privé, par contre, il y a souvent des franchises. Mon contrat d’assurance-maladie ne me rembourse qu’au-delà de 800€ de soins médicaux par an.
Moralité : quand vous entendez parler de l’Allemagne dans la presse française, soyez prudents. Et demandez-moi. Ou faites confiance aux vrai.es expert.es du pays, les Pascal Thibaut (RFI), Hélène Kohl (le Podcast, RTL), Cécile Boutelet (Le Monde) ou Thibaut Madelin (Les Échos).
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