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Comment la France a perdu de la valeur aux yeux des Allemands.

  • Photo du rédacteur: Florian Chiron
    Florian Chiron
  • 30 mai 2024
  • 2 min de lecture

Visite d'État d'Emmanuel Macron.

Comment la France a perdu de la valeur aux yeux des Allemands.


Cela fait donc 24 ans que la France n'avait pas été invitée en visite d'État en Allemagne. 3 jours pour notre Président à battre le pavé à Berlin et en Saxe.

24 années pendant lesquelles la France a perdu beaucoup de sa signification auprès de son voisin.


Bien sûr, E. Macron et W. Steinmeier, Président allemand, jouent au baby-foot, E. Macron mange un sandwich au hareng avec Scholz, le Chancelier (ça, c'était lors d'une visite d'un jour l'an dernier).


Cela ne peut cacher qu'il n'y a pas d'énormes progrès du couple franco-allemand, à mon goût :

  • Les langues respectives du voisin sont de moins en moins enseignées, et pratiquées.

  • La France est devenue en 20 ans le 5e partenaire commercial de l'Allemagne, perdant 4 places.

  • Si l'Allemagne reste le principal partenaire de la France, c'est parce que la France importe beaucoup de biens à haute valeur ajoutée d'outre-Rhin.

  • La Défense européenne n'avance pas, tout comme la régulation financière bloquée par la France.

  • Aucun alignement économique et budgétaire : là où l'Allemagne s'en tient à sa loi d'airain du Schuldenbremse, la France s'embourbe dans les déficits.

  • Les niveaux de vie se sont décorrélés en 20 ans, les PIB/habitant qui étaient sensiblement proches en 2000, sont désormais éloignés de 20% en faveur de l'Allemagne.


Bref, nous sommes devenus et restons deux pays amis. Facile de se rendre de l'un à l'autre, les jumelages fonctionnent, les échanges estudiantins aussi et le business tourne.


De fait, l'Allemagne est bien plus tournée vers l'Est, son Hinterland naturel. La France continue de se penser en puissance, mais n'en montre aucun des oripeaux, ce qui énerve l'Outre-Rhin.

L'Allemagne est championne du libre-échange, logique pour une nation industrielle et exportatrice, la France se croit encore sous Colbert, à l'abri de champions nationaux qui ne survivent que grâce au parapluie étatique (EDF, Areva) ou se vautrent lamentablement (Atos, Alstom). Heureusement, on a le luxe, Total et quelques banques, en France.


Et surtout, la France a une attitude hautaine vis-à-vis des choix économiques et énergétiques allemands. Pourtant, au niveau économique, c'est plutôt l'Allemagne qui domine, quant au niveau énergétique, on verra bien si le chemin français fonctionne à moyen terme. L'Allemagne, avec 60% de l'électricité d'origine renouvelable, sera sortie du charbon (en 2030) bien avant que la France n'ait ouvert une autre centrale nucléaire (hors Flamanville qui ouvre cet été, a priori). La France des grands idéaux versus l'Allemagne du pragmatisme froid.


Bref, nous sommes deux pays bien différents. Et nous ne faisons plus la guerre. Et ça, c'est déjà une grande victoire :)


J'ai dû oublier des trucs, là. Corrigez-moi :)

 

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