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En cette fin de fêtes pascales, on va envoyer du sujet qui fâche.

  • Photo du rédacteur: Florian Chiron
    Florian Chiron
  • 23 avr.
  • 2 min de lecture

Quand je suis arrivé en Allemagne, la première chose qu’on m’a demandé était ma religion.


Comme ça.

À la mairie, les gens, pas gênés du tout, te demandent, à côté de ta nationalité et de ta situation familiale, à quel Dieu tu crois. Pour quelqu’un venant d’un pays laïc, cela m’avait profondément choqué.

Et en Bavière, on m’avait clairement fait comprendre que je finirai en enfer si je ne cochais pas "catholique" (et même "Römisch-Katholisch", paraît-il qu'on peut être catho non rattaché au Vatican). Vu que j’avais été baptisé en l’absence complète de mon plein gré. J’avais coché RK sur le formulaire.


J’étais étudiant. Et là, un copain m’a dit que si on avait coché, il fallait payer le fameux Kirchensteuer.

Non pas l’impôt sur les cerises, qui est ce qu’entend un Allemand quand on prononce le mot (le son "ch" français s’écrit "sch" en allemand, le son allemand du "ich" ou "Kirche" n’existant pas en français, c’est un sujet pour Arnaud Bernier ça).

Un impôt sur les cerises, ce ne serait pas top pour moi, mais je m’égare.


Donc le Kirchensteuer, quel est ce prélèvement ? Un pourcentage de 8% ou 9% de votre impôt sur le revenu.

Par exemple, vous êtes célibataire et gagnez 60.000€ annuels, vous payez 765€ si vous êtes en Bavière, 840€ en Hesse. Il finance les religions catholiques, protestantes, juives et quelques chapelles évangéliques. Mais pas l’Islam car il n’est pas structuré de la bonne façon, et c’est un sujet épineux.


Cet impôt, prélevé par l’administration fiscale en échange d’une redevance, va financer les salaires des religieux, l’entretien des lieux de cultes, quelques écoles et universités religieuses (dont la mienne en Allemagne, la Katholische Uni Eichstätt), et des œuvres sociales (Caritas, Diakonie). Cela dit, les œuvres sociales, hôpitaux ou crèches religieuses sont financées à 80-90% sur fonds publics, le reste avec l’impôt.


Je suis vite fait reparti de l’Église, profitant de mon retour en France en 1999 pour me désinscrire, puis quand je me suis réinscrit en 2000, j’avais oublié de cocher. Ma sœur, des années plus tard, m’avait appelé en pleurs car, installée à Berlin, les fonctionnaires l’avaient quasi forcée à cocher catholique car baptisée.


On peut se désinscrire de l’Église, ces dernières années environ 700 à 900.000 personnes ont quitté l’Église, et je constate que seuls 10% de ma clientèle paye. Ça coûte 30€ de sortir de l’Église, faut bien payer le fonctionnaire public qui tamponne le passeport vers la liberté fiscale.


Personnellement, je préfère donner à des œuvres et associations d’utilité publique chaque année et ainsi décider où va ma générosité. En plus, je suis devenu athée au fil de mes lectures impies, donc je suis parfaitement congruent. Mais chacun son choix.

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