Il est toujours bon de reconnaître l'influence qu'ont eu ses parents.
- Florian Chiron
- 10 déc. 2024
- 2 min de lecture
Mon père a eu 70 ans cette semaine.
Quand je suis né, il en avait 24, il était technicien de maintenance chez Thomson.
Et ça l'a soulé. Il a commencé les cours du soir au CNAM. Et du samedi matin. 5 ans durant.
Ensuite il a obtenu le concours de l'école des Mines de Douai. Il est parti 2 ans. Le train le dimanche soir, retour le vendredi. Ma mère, seule la semaine entre mes 5 et 7 ans.
Au niveau financier, c'était difficile. Ma mère a un BEP de sténo-dactylo et était secrétaire administrative à la fac d'Angers. Mon père n'avait pas de salaire. Mes vêtements étaient tricoté par la mémé ou ma mère, mon frère les récupérait... Les meubles, mon père les avaient fabriqué. Mes parents ont encore le lit enfant dans lequel j'ai dormi. Leur salut a tenu au fait d'avoir pu acheter en 1980 dans un lotissement social un petit pavillon.
Quand mon père a eu son diplôme d'ingénieur, il a trouvé un travail. À Limoges. Se déraciner. Retrouver des copains.
Puis 12 mois plus tard, un village en banlieue du Mans. Rebelote.
Mon père a continué sa carrière pendant la désindustrialisation en France.
Comme responsable de production chez Framatome, il a bossé sans compter ses heures, a dormi à l'usine pendant un blocus de la CGT, a dû licencier, eu des cas de conscience horribles.
Avant de se faire licencier à son tour.
Il a retrouvé du travail, après 6 mois de chômage et de serrage de ceinture, dans une PME de Mayenne. Directeur de production. Là, il a embauché 2 fois plus de personnes qu'il n'en avait licencié auparavant.
Avant de se faire virer, la veille de ses 50 ans. Je venais de me mettre à mon compte.
Il a alors acheté une maison et l'a retapée pour faire une colocation à Angers. Bingo.
Puis il a acheté une entreprise d'installations électriques. Il a fait faillite 7 ans après mais, heureusement, il avait acheté via une holding, et fait construire l'atelier et les bureaux via une SCI familiale.
Du coup, la famille a pu s'enrichir malgré tout. Entre temps, ce sont 4 maisons rénovées et transformées en appartements. + 4 maisons faites construire, aménagées, embellies et revendues plus cher.
Mon père transforme un tas de gravas en bel appartement. C'est son point fort.
Depuis, mes parents sont millionnaires. Ils ont mis 40 ans. Les gens, la famille, l'entourage voient le résultat. Ils en oublient le chemin parcouru et les efforts consentis.
Les secrets de sa (leur) réussite qu'il m'a transmis :
Se former et travailler intelligemment pour atteindre ses objectifs.
Ne jamais faire confiance à son employeur et atteindre seul ses rêves.
Bien s'entourer et prendre les bonnes décisions financières, fiscales et juridiques.
Investir sur ses compétences.
Avoir un·e conjoint·e qui contribue à au moins 50% de l'effort.
Voilà. Je ne suis pas pressé de toucher l'héritage. Je n'en ai pas besoin.
Un beau sujet pour Hélène Cuney
Hommage à mon père et longue vie !

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