L’OCDE a sorti son dernier rapport sur la démographie dans les pays développés.
- Florian Chiron
- 27 juin 2024
- 2 min de lecture
Alerte rouge.
La tendance générale est que l’Occident fait de moins en moins d’enfants.
L’indicateur de fécondité, qui mesure le nombre d’enfants par femme (et dit qu’il en faut 2,1 pour renouveler les générations), continue de baisser. Il était à 1,7 en 2000, il est à 1,5 à présent. La France est passée de 1,9 à 1,8, l’Allemagne est un des rares pays à avoir augmenté de 1,4 à 1,5. La Corée est à 0,7…
Les familles font leurs enfants de plus en plus tard : l’âge moyen des femmes à l’accouchement est passé dans l’OCDE de 28,5 ans à 30,9 ans. France : hausse de 29,3 à 31 ans. Allemagne : hausse de 28,8 à 31,4 ans.
20% des femmes de 48 ans (chiffre retenu par les démographes) en Allemagne et 15% en France n’ont jamais eu d’enfants.
L’OCDE fait état des raisons qui font baisser le taux de fécondité :
Inquiétude sur l’emploi et chômage.
Manque de soutien financier.
Manque d’aides à la petite enfance.
Hausse des coûts liés aux enfants, notamment le logement.
Amélioration du niveau éducatif et donc des fonctions professionnelles.
Acceptation renforcée dans la société du fait de renoncer à avoir des enfants.
Par exemple, le nombre de Tanguy (jeunes adultes 20-29 ans, vivant chez leurs parents) est à 50% dans l’OCDE (avec des disparités énormes entre 10% en Scandinavie et 90% en Corée).
L’impact sur les comptes sociaux et la croissance sera important. Les populations vont baisser, sauf à accroître l’immigration, vieillir, et les systèmes de retraite ou de santé vont flancher. On ferme des écoles pour ouvrir des maisons de retraite, c’est un peu triste.
In fine, pour améliorer la situation, ou ne pas la détériorer, l’OCDE préconise de :
Améliorer l’égalité hommes-femmes et le partage des tâches, bon courage…
Améliorer les structures permettant de combiner emploi et enfants (congés parentaux, aide à la petite enfance).
Faire baisser le coût du logement (pas simple).
Cependant, la France est le pays à consacrer le plus d’argent à sa politique familiale (3,4% du PIB contre 2,3% pour l’OCDE et 3,2% pour l’Allemagne), in fine sans être en tête des taux de fécondité. Bref, les mesures financières incitatives n’ont pas des masses d’impact.
Bref, un sujet toujours très intéressant, où la situation ne s’arrange pas.
Et où, peu importe les mesures prises, les impacts ne se mesureront qu’à long terme, et encore.
Comments