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Le manque de culture financière est abyssal.

  • Photo du rédacteur: Florian Chiron
    Florian Chiron
  • 8 oct.
  • 2 min de lecture

J’ai récemment publié sur la taxe Zucman visant les ultra-riches.

Les réactions ? Elles m’ont surtout confirmé une chose : le manque de culture financière est abyssal. Pas chez tout le monde, mais assez pour mériter une mise au point.

 

D’abord, qu’on soit clair : je ne dis pas qu’il ne faut pas taxer les riches. Ils le sont déjà.

Je suis simplement convaincu qu’on devrait taxer moins ce qui est créé par le travail et la prise de risque (emploi, entrepreneuriat) et davantage ce qui tombe sans effort, comme les héritages.

 


Un entrepreneur possède : 

  • Une entreprise valorisée 90 M€. Il se verse 500 k€ nets/an → imposés à 40%.

  • Un patrimoine de 10 M€, générant 250 k€ nets/an → imposés à 30%.

 

La taxe Zucman voudrait lui prendre 2% de la valeur de son patrimoine, soit… 2 M€ par an.

Problème : cet argent, il ne l’a pas. Parce que cette valeur est théorique tant qu’il ne vend pas.

 

Les critiques que j’ai reçues :

 

  1. "500 k€ sur 90 M€, c’est nul comme rendement"


    Mauvaise comparaison. La valeur ≠ chiffre d’affaires ≠ bénéfices. Une entreprise peut être valorisée 90 M€ et ne pas dégager un euro de profit. Souvent, les bénéfices d’une jeune entreprise sont réinvestis pour financer la croissance et non distribués. Et la valorisation d’une start-up n’est qu’un pari sur l’avenir.


  2. "Les riches font 6–10% par an sur leur patrimoine"


    Souvent, c’est de la prise de valeur (plus-value latente), pas du cash. Tant que ce n’est pas vendu, ce n’est pas un flux. Et ces placements ne sont pas réservés aux milliardaires : fonds d’actions, private equity, immobilier, tout le monde peut y accéder. Si la plupart n’y investissent pas, c’est parce que ça leur fait peur. Et c’est normal que le risque soit rémunéré. Et que l’État prélève que la rémunération arrive concrètement.

 

Rappel simplifié :

 

  • Chiffre d’affaires = ce que l’entreprise vend.

  • Bénéfices = ce qui reste après charges.

  • Dividendes = part du bénéfice versée.

  • Valeur = estimation du prix de l’entreprise (souvent théorique).

 

Aujourd’hui, tout est déjà taxé :

 

  • Le chiffre d’affaires (TVA).

  • Les salaires (IR).

  • Les bénéfices (IS).

  • Les dividendes (prélèvements).


Et maintenant, certains veulent taxer… la valeur elle-même.


Problème majeur : toutes les autres taxes s’appliquent sur des flux réels.

La valeur, elle, reste fictive tant qu’il n’y a pas de vente.

 

C’est toute la différence entre un épargnant de la classe moyenne et un entrepreneur fortuné : son patrimoine n’est pas un compte en banque, mais un outil de création de valeur long terme.

 

Moralité : l’éducation financière n’est pas un luxe. C’est une condition pour comprendre les débats, éviter les caricatures… et réussir soi-même.

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