Mon avis de conseiller patrimonial sur la taxe Zucman.
- Florian Chiron

- 25 sept.
- 2 min de lecture
Ou taxe sur les très hauts patrimoines.
Tout le monde a un avis. Les tribunes fleurissent. Les éditos s’enchaînent. Résultat : une cacophonie.
La question, pourtant, est simple :
Les hauts patrimoines ont capté l’essentiel de la croissance de ces dernières décennies.
Doivent-ils contribuer davantage au bien commun ?
Éthiquement et politiquement : oui. Personne ne doit se soustraire à sa part de charges publiques.
Mais entre le principe et la mise en œuvre… il y a un gouffre.
Le problème ?
Ceux qui n’ont pas de gros patrimoines jugent avec leurs lunettes d’épargnants.
Ils pensent "2%, ce n’est rien. Sur 100.000€, ça fait 2 000€".
Sauf que les riches ne possèdent pas 100.000€ placés sur un livret A.
Les riches ont des actifs. Investis. Peu de liquides.
Des entreprises, de l’immobilier, des participations.
Bref, du patrimoine qui rapporte… mais qui n’est pas disponible en cash.
Prenons un exemple :
Vous pesez 100 millions.
90 dans votre entreprise qui vous rapporte 500.000€/an.
10 dans l’immobilier et l’épargne longue qui rapporte 250.000€/an,
En trésorerie, vous avez quoi ?
Disons 375.000€ (six mois de revenus et loyers – la norme financière).
Et là, la taxe Zucman débarque : 2% du patrimoine.
Soit 2 millions par an.
Question simple : avec 375.000€ de liquidités, comment vous sortez 2 millions ?
Vous vendez vos actifs ? Vous videz vos entreprises ? Vous bradez votre patrimoine ?
C’est ça, la limite : on ne taxe pas un chiffre dans un tableau Excel. On taxe une réalité patrimoniale.
Alors oui, il faut mieux répartir. Mais comment ?
Taxer la substance (le patrimoine) revient souvent à tuer la machine qui crée la richesse.
Taxer les flux (revenus, dividendes, plus-values) paraît plus pragmatique.
Le débat n’est pas que moral. Il est aussi technique.
Et tant que ceux qui n’ont pas de patrimoine jugeront ceux qui en ont avec leurs repères de petits épargnants, on tournera en rond.
Mon avis ? La taxe Zucman a une logique politique. Mais patrimonialement, elle est irréalisable.
Le risque ? Transformer des créateurs de valeur en vendeurs forcés. Et in fine, affaiblir l’économie.
La vraie question est donc :
Veut-on punir les patrimoines ou veut-on financer intelligemment le bien commun ?
Et vous, vous mettriez le curseur où ? Sur la substance (le stock) ou sur les flux (les revenus) ?






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