La population allemande a crû de 300.000 personnes en 2023.
- Florian Chiron
- 8 févr. 2024
- 3 min de lecture
Nous sommes désormais 84,7 millions en Allemagne.
Et ce n'est pas du tout parce qu'il y a plus d'enfants.
En effet, le nombre de naissances a diminué de 40.000 entre 2022 à 2023, pour atteindre 700.000.
Pendant ce temps, le nombre de décès a aussi diminué (fin de l'épidémie Covid oblige), pour se figer à 1.020.000 décès.
Ces chiffres, Destatis, l'INSEE allemande, les a donnés fin janvier.
Il y a donc un solde naturel déficitaire de 320.000 personnes. Le nombre d'enfants par femme suit la même trajectoire que dans de nombreux pays, à la baisse (cela dit, ce nombre était de 1,36 en 2005 et est de 1,46 aujourd'hui, effet direct du Elterngeld, quand il est passé de 2,10 à 1,70 en France sur la même période).
Le solde migratoire est responsable de la hausse de la population. Il s'élève à environ 680.000, ce qui représente la différence entre le nombre de gens arrivés en Allemagne et de gens ayant quitté le pays.
Ce solde est comparable à celui de 1991 et 1992, quand les Allemands de Russie sont rentrés. Il est largement en deçà de 2015 (1,14 million, surtout en provenance de Syrie) et 2022 (1,46 million, surtout Ukrainiens).
Ce que j'en pense ? Que ce n'est pas demain la veille que l'Allemagne va retourner la tendance. Un scénario à la japonaise (le Japon qui perd 600.000 habitants par an) est clairement envisageable.
Les raisons de la dénatalité sont multiples : craintes pour l'avenir économique, stress lié au changement climatique, émancipation des femmes, nécessité financière que 2 personnes travaillent dans les foyers, coûts croissants et responsabilité accrue des parents (il suffit de voir le stress généré à la gestion des écrans et jeux vidéo par des parents livrés à eux-mêmes - et culpabilisés), baisse de la fertilité des hommes (sujet tabou mais réel).
Il ne faut pas se leurrer : une démographie en berne veut aussi dire une économie au ralenti. Il y a un lien direct entre croissance économique et augmentation du nombre d'habitants.
Les conséquences ?
Le vieillissement de la population va peser largement sur les comptes sociaux (retraite, santé) et aussi sur la croissance économique (les personnes âgées ayant moins de revenus, dépensent moins).
Le manque flagrant de jeunes va créer des problèmes massifs : comment financer la protection sociale ? Comment faire tourner la machine économique si moins de jeunes entrent sur le marché du travail que de retraités le quitte ?
La solution migratoire crée des tensions dans la population, on le voit avec l'essor de l'extrême droite, et il est toujours plus difficile d'intégrer dans une société un adulte de 25 ans qu'un nouveau-né.
Le système de formation professionnelle va s'orienter beaucoup plus vers la formation des adultes (notamment migrants) que des enfants.
Je pense que de plus en plus on va s'orienter vers des solutions de financement de la protection sociale en fonction des enfants obtenus. C'est déjà le cas pour l'assurance-dépendance, dont le prix varie en fonction des enfants, cela risque de devenir le cas pour les retraites et caisses de santé.
Et de toute façon, il va y avoir des gros coups de rabot sur les prestations sociales.
Dans tous les cas, nous devrons compter de moins en moins sur l'État-Providence.
Si vous voulez commencer à vous y préparer, appelez-moi, c'est par ici.
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