Nana de Zola et son intelligence financière inexistante.
- Florian Chiron
- 30 janv.
- 2 min de lecture
Ce que la littérature classique vous apprend sur la gestion de vos finances personnelles.
Aujourd’hui, Nana de Zola.
Bon, je ne suis pas le plus grand littéraire de Linkedin, mais je m’instruis.
Nana est mon 3e Zola, vous voyez le niveau.
Alors, c’est l’histoire d’une cocotte entre 1867 et 1870. D’origine populaire, elle connaît le succès dans le théâtre, est a priori belle et donc séduit puis ruine tout à tour tous les plus riches hommes de la capitale. Je ne vous spoile pas la fin, sympa.
Et bien, Nana a zéro maîtrise de ses finances personnelles :
1. Absence de planification : Nana vit au jour le jour sans épargner ni prévoir l’avenir, malgré des revenus importants mais instables. Alors qu’elle aurait pu. Le classique.
2. Dépenses ostentatoires : elle dilapide son argent dans le luxe et les plaisirs pour maintenir le mirage de la richesse. Tout le monde sait que pour s’enrichir, il faut vivre
en dessous de ses moyens. Pas Nana, mais bon, elle a la jeunesse comme excuse, pas comme toi, ô lecteur·trice.
3. Endettement excessif : non seulement elle claque, mais aussi elle accumule des dettes sans chercher à les rembourser, comptant sur ses amants pour subvenir à ses besoins. Amants qui m’ont fait beaucoup de peine, d’ailleurs. À se demander comment ils ont pu s’enrichir en étant aussi naïfs, mais loin de moi l’idée de critiquer un trou scénaristique chez Zola.
4. Aucune vision à long terme : Nana ne fait aucun investissement durable et ne cherche pas à sécuriser ses finances. Alors que bon, le chic français au XIXe, c’est vivre de ses rentes.
5. Dépendance financière : elle repose entièrement sur ses relations, ce qui la rend vulnérable et précipite sa chute. Et finalement, dévoile une faillite morale.
(Spoiler alert)
Bref, elle meurt à la fin. Moi qui souffre encore de la mort de Fantine dans Les Misérables, je ne pleurerai pas Nana.
La morale de cette histoire ? C'est une véritable allégorie du Second Empire qui mena la France à Sedan (lire La Débâcle, du même auteur) : vivre au-dessus de ses moyens, sans épargner, ni diversifier ses sources de revenus, mène à la fois à la pauvreté financière, à l’avilissement moral, à la ruine inévitable et in fine, à la mort.
En ce moment, je relis Bel Ami. Celui-là, il faudra aussi lui régler son compte.
Donc, si vous souhaitez un autre avenir que celui de Nana, vivre un jour de vos rentes, et être adoubé·e pour votre intelligence financière plutôt que pour votre beauté (éphémère, comme chacun·e le sait), prenez rendez-vous !
PS : j’accepte vos conseils littéraires en commentaires.
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