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Ruée vers l'assurance-maladie privée ?

  • Photo du rédacteur: Florian Chiron
    Florian Chiron
  • 9 janv. 2024
  • 2 min de lecture

Je pense qu'on va assister à une ruée vers l'assurance-maladie privée en Allemagne. L'assurance publique se fait hara-kiri.

 

Tous les arguments éculés et brandis depuis des décennies par les assureurs publics se font désosser par les faits :

 

  1. "L'assurance privée augmente ses prix avec le temps" : c'est vrai, en moyenne 3% par an depuis 20 ans, et encore, une partie est due à la baisse des taux d'intérêts (les assureurs privés investissent une grosse partie des cotisations des jeunes afin de réduire les primes à la retraite). Pendant ce temps, l'assurance publique a augmenté de 4% par an. Le taux de cotisation, de 18% aujourd'hui, va passer à 26% d'ici 15 ans. Et la limite jusqu'à laquelle on doit payer des cotisations ne cesse d'augmenter.

  2. "L'assurance-privée sélectionne sur critères de santé, et peut virer les malades" : oui, elle sélectionne, et c'est préférable au traficotage des dossiers des patients de la part de certaines caisses. Cette technique permet à la caisse maladie de recevoir plus d'argent du fonds de péréquation des caisses d'assurance maladie publique. Les caisses bidouillent avec certains médecins. Un client qui croyait avoir eu une gastro-entérite, s‘est retrouvé avec une gastrite dans son dossier. Et l'assurance privée, en vérifiant le dossier médical, l'a refusé. Tragique. À part ça, l'assurance privée ne peut pas virer les malades, bien sûr.

  3. "L'assurance privée ne soigne pas forcément mieux, regarde ce truc-là" (genre en cas d'enfant malade, on touche 60% du salaire pour 10 jours d'arrêt de la caisse maladie, versus 0 dans le privé, la belle affaire). Pendant ce temps, faites un essai sur Doctolib, n'importe quel médecin, de quand est son prochain RDV, que vous soyez privé ou public. J'offre 20€ si vous me prouvez que le RDV le plus proche est le même selon le type d'assurance.

  4. "À la retraite, vous payerez plus dans le privé" : en fait pas forcément car dans le public, la majeure partie des revenus est soumise à 18% de cotisations. Y compris les revenus locatifs, du patrimoine. Dans le privé, la prime est réduite par ce que l'assureur a capitalisé. Et avec la démographie vieillissante et de moins en moins de jeunes en bonne santé pour financer les ainés en moins bonne santé, pas sûr que ces derniers ne soient pas appelés à renflouer.

  5. "Les assureurs sont des méchants, ils doivent faire du profit". Oui, mais comme me disait mon prof de gestion : "Le profit, c'est bien. B. I. E. N.". Pendant ce temps, l'assurance-maladie publique accumule les déficits. Déficits renfloués par l'État. Qui vient de se faire condamner par la Cour Constitutionnelle pour déficit excessif. Le risque qu'il économise sur l'assurance publique est élevé.

 

N'en jetez plus. Chaque système a sa justification, je ne suis pas membre du fan club de l'assurance privée, mais il faut rétablir quelques vérités.

 

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