Une des causes majeures de déchéance sociale en Allemagne.
- Florian Chiron
- 31 mai 2024
- 2 min de lecture
Une des causes majeures de déchéance sociale en Allemagne.
L'incapacité de travail. Couverte par la sécu en France, mais pas en Allemagne.
Alex a un bon boulot. 42 ans. Cadre supérieur dans une grande boîte, il gagne 6.000€ nets. La vie est belle. Pour lui, sa femme et son fils.
Soudain, on lui diagnostique une maladie handicapante. Il ne peut plus travailler sur ordinateur plus d'une heure par jour. Sa main se paralyse, douleurs au dos.
Bien sûr, il est arrêté. Le temps de faire des examens, de voir ce qui est possible.
Après 6 semaines, ce n'est plus son employeur qui le paye, mais sa caisse maladie. 3.000€ par mois. Première difficulté : être malade et souffrant et se voir ponctionner 50% de son revenu.
Madame doit augmenter son temps de travail, du coup, elle est moins présente auprès de lui et de son fils.
Il reprend le boulot, il faut bien. Mais rechute. Impossible. Retour à la case arrêt maladie. Retour à 3.000€ par mois. Examens neurologiques, kinésithérapie. Ça n'arrête pas.
Puis un jour, une lettre de sa caisse maladie : allez vous faire diagnostiquer si vous êtes en capacité de retravailler un jour.
Une expertise plus tard : Alex est déclaré en incapacité de travail.
Résultat des courses : il ne touche plus les 3.000€ mensuels (qui s’arrêtent de toute façon après 18 mois). Les caisses de retraite prennent le relais pour étudier le versement de la Erwerbsminderungsrente (30% du salaire, pas bézef non plus). Résultat : « Monsieur Alex peut raisonnablement exercer un autre emploi », où il ne sera pas en position assise devant un ordinateur. Peu importe s'il n'a pas la qualification d'ailleurs. La caisse paye la halbe Erwerbsminderungsrente car tout de même, il ne peut pas bosser plus de 6 heures par jour.
1.200€ bruts. 1.000€ nets. La douche froide.
Imaginez : vous êtes malade, devez vivre avec le sentiment d'être dépendant des autres, et vous devez vivre avec 1.000€ au lieu de 6.000€.
La famille doit déménager. Vendre l'appartement acheté 3 ans auparavant. Par chance, Madame est solidaire. Le fils est choqué et rate son année scolaire.
Du haut de l'échelle sociale, Alex redescend d'un coup. Presque tout en bas.
(En France, ça ne peut pas arriver car la sécu et les mutuelles d'entreprises payent à elles deux 70-80% du brut).
10 ans auparavant, Alex avait pourtant lu ce graphique. Mais comme beaucoup, il disait :
« Il ne m'arrivera rien » ; « J'ai le temps » ou « C'est trop cher de m'assurer ». Rien de tout ça n'était vrai, mais il n'était pas convaincu de s'assurer.
Aujourd'hui, 30% des incapacités de travail sont dues à des maladies psychiques, 20% à des cancers, 20% au squelette, dos et compagnie, et le reste aux accidents, aux systèmes nerveux ou circulatoire, par exemple.
En Allemagne, sans couverture incapacité de travail, c'est la déchéance qui nous attend. Et 1,8 million de personnes touchent une faible rente de l’assurance publique, chiffres officiels.
Perso, je me suis assuré dès mes 23 ans. Dans le pire des cas, j’aurai 6.000€ par mois. Très rassurant.
Si vous souhaitez un bon conseil sur la protection de vos revenus dans le pire des cas, contactez-moi.
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