130.000€ en Allemagne n'ont pas la même valeur qu’en France.
- Florian Chiron
- il y a 2 jours
- 2 min de lecture
Ni le même coût.
C’est ce que j’ai expliqué à un client lundi dernier.
Contexte :
Il négocie un contrat dans une filiale allemande. L’entreprise lui propose 130.000€, en disant que c’est "le même salaire qu’en France".
Il me demande : "Puis-je demander plus ?"
Fait n°1 : le coût du travail
En France, un salaire brut annuel de 130.000€ coûte 186.281€ à l’employeur.
Le salarié touche 103.449€ avant impôts.
En Allemagne, ce même salaire coûte 151.732€.
Le salarié touche 116.078€ avant impôts.
Résultat :
L’employeur économise 35.000€ de charges.
Le salarié gagne +12.500€ nets de cotisations.
Mais cela amène au fait n°2.
Fait n°2 : la protection sociale
En France : sécurité sociale + mutuelle + prévoyance (invalidité, décès).
En Allemagne : beaucoup moins de couverture par défaut.
Et surtout, à la retraite :
En France, avec 130.000€, après 43 ans : ~75.600€/an (≈ 6.300€/mois brut). Soit 58% du revenu.
En Allemagne, pour la même carrière : ~42.000€/an (≈ 3.500€/mois brut). Soit 32% du revenu.
Différence : -33.600€ par an à la retraite.
Mes conseils pour la négociation
Santé & prévoyance : passer via la CFE + assurance privée, financée par l’employeur au même niveau qu’il contribuerait au régime public. → Protection équivalente à la France, sans surcoût pour lui.
Retraite : mettre en place un plan retraite défiscalisé financé par l’entreprise (ex. 12.000€/an). À la clé, 25.000 à 40.000€/an de revenus complémentaires à la retraite.
Bilan
Le salarié garde le niveau de protection français.
L’employeur ajoute 12.000€, mais économise encore 23.000€ par rapport à un poste en France.
Et moi, je gagne un client satisfait pour longtemps 😉.
Moralité :
La négociation d’un salaire en Allemagne ne doit jamais se faire sur des bases françaises.

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