La démographie est la mère de toutes les batailles.
- Florian Chiron
- 20 août
- 2 min de lecture
La chute de la natalité en Europe sonne le glas de nos systèmes sociaux. Et cela concerne désormais la France.
En 2024, seulement 663.000 bébés sont nés en France, soit 1,62 enfant par femme.
En 2010, nous étions à 2,02.
En 2025, pour la première fois, la France comptera autant de naissances que de décès.
En Allemagne, ce fut 677.000 naissances en 2024, avec seulement 1,35 enfant par femme.
Sans enfants, une société se prive de son avenir. Elle scie la branche sur laquelle elle est assise.
Pourquoi en est-on arrivé là ? Voici ma thèse, une parmi d’autres :
Pendant des siècles, on a eu des enfants pour deux raisons : transmettre ses gènes (et parce que nous restons des mammifères aimant la sexualité), mais aussi pour assurer ses vieux jours. L’enfant adulte soutenait ses parents : un "deal" implicite.
Les progrès médicaux ont fait chuter la mortalité infantile. Résultat : toujours autant de naissances, mais moins de décès → explosion démographique.
Puis la prévoyance familiale (mes enfants m’aident) a été remplacée par une prévoyance collective (les enfants des autres financent ma retraite).
Autrement dit : privatisation des gains, nationalisation des pertes.
Ceux qui n’ont pas d’enfants profitent des cotisations des autres, tandis que les parents gardent les charges, insuffisamment compensées.
Il est donc devenu rationnel de ne pas avoir d’enfants, du point de vue microéconomique.
Ne reste que l’aspect affectif, biologique ou culturel… mais il est devenu optionnel. Et la contraception permet de dissocier sexualité et reproduction.
Au niveau individuel, ce choix est compréhensible et peut mener à un vrai épanouissement.
Au niveau collectif, dans nos systèmes sociaux, il est destructeur.
Nous arrivons au bout de ce modèle. La natalité ne repartira pas. Nos systèmes sociaux devront imploser ou être massivement réformés. La pyramide de Ponzi qu’ils sont devenus ne peut pas durer.
Même une assurance privée est, au fond, assise sur la démographie. Mais sa base est plus large : elle repose sur la prospérité économique et la valeur ajoutée, nullement sur un transfert direct jeunes → vieux. C’est une logique plus robuste… mais toujours dépendante de ceux qui nous succèdent.
Puisque nous ne comptons plus sur nos enfants pour financer nos vieux jours, il faut compter sur nous-mêmes.
C’est le cœur de notre webinaire sur les retraites, animé par mes associés Sabrina Vivier et Adrien Feller. Inscriptions ici.
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