Le système de retraite finance "le confort des boomers".
- Florian Chiron
- il y a 3 jours
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Le système de retraite finance "le confort des boomers", la bombe lancée par François Bayrou vaut aussi en Allemagne.
Il y a, avec le système public de retraites, erreur sur la destination.
Mensonge sur l’objectif initial.
Le système de retraite publique allemand existe depuis 1889, celui de la France depuis 1945.
À l’origine, l’idée derrière ce système était de ne pas abandonner les anciens. De ne pas les laisser mourir, malades et indigents, s’ils n’ont pas de famille pour les loger et nourrir. Cf. Le Père Goriot ou la vieille Maheude dans Germinal.
Donc une excellente idée. Les anciens, ce sont notre mémoire. Ils ont contribué au monde dans lequel on vit (qui globalement est meilleur que celui de leur jeunesse - jusqu’ici).
Lorsque le système de retraite a été créé en 1889, l’espérance de vie à 20 ans était de 62-65 ans. La retraite était versée à partir de 70 ans. Il s’agissait bien de subvenir aux besoins des très très vieux.
Si on appliquait la même règle, on verserait les pensions à l’âge de 90 ans aujourd’hui.
Or que s’est-il passé ? De réforme en réforme, l’âge de la retraite a été abaissé. Parce que les 30 Glorieuses, ça rapportait du fric, et il était logique de le distribuer aussi aux anciens qui avaient créé les conditions du développement.
En France, on a baissé jusqu’à 60 ans, en Allemagne, 63 ans en anticipé.
Résultat des courses, le régime finance non seulement les vieillards, mais aussi :
Des jeunes retraités actifs.
Des touristes globe-trotters.
Des personnes qui "profitent de la vie".
Aka. Le "confort des boomers".
Les 30 Glorieuses, c’est fini. La croissance économique à 3-5% par an, c’est pour les livres d’histoire. Aujourd’hui, c’est le temps des crises.
On a dévoyé le système qui est en quasi-faillite pour financer le niveau de vie de personnes en pleine forme. 30% des dépenses publiques en France, ce sont les retraites. 15% du PIB. Idem en Allemagne.
La promesse initiale du système de retraites est devenue une machine à transférer du pouvoir d’achat des jeunes (qui financent le système à hauteur de 18,6% de leur revenu brut en Allemagne, plus de 23% en France) vers leurs aînés. Et comme le nombre de jeunes diminue et celui des retraités augmente… Car ces néoretraités ont en moyenne 3-4 frères et sœurs qui vont bénéficier du système, mais ont mis au monde 2-3 enfants qui vont le financer. Grand max.
Donc, F. Bayrou a raison. Cependant, comme les retraités constituent 40% du corps électoral, jamais ils ne sacrifieront leurs privilèges au profit des autres.
Ce qui viendra changer la donne, c’est quand FMI, UE et BCE réunis viendront donner un coup de pied dans le système, comme ce fut le cas dans les pays du sud de l’Europe : baisse des retraites, relèvement de l’âge de départ, non-indexation sur l’inflation...
On arrive à un point où les bénéficiaires du système devront contribuer à son apurement.
En attendant, si vous êtes actif, vous avez la double peine : vous payez dans un système qui ne sera pas aussi généreux dans 30 ans, et devez préparer vous-mêmes votre retraite, dans un monde en crises perpétuelles.
Heureusement, il existe des stratégies intelligentes : contactez-moi pour en parler !
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