Une question classique sur une histoire de taux BCE.
- Florian Chiron
- 15 janv.
- 2 min de lecture
La BCE a baissé les taux. Pourquoi les taux immobiliers remontent ?
Question classique posée par de nombreux clients.
Bon voilà, le graphique ci-dessous donne la réponse. Pendant que la BCE baissait son taux de 3,25% à 3,00%, les banques augmentaient celui des crédits de 3,15% à 3,35%. Et les responsables ne sont pas « les méchants banquiers qui s’en mettent plein les poches ». Enfin pas que.
Réflexion tarte à la crème entendue à l’automne par un client : "J’attends la baisse des taux pour emprunter".
Cette réflexion montre l’absence complète de culture économique. En France, comme ailleurs.
Alors, répétez 100 fois : "Les taux de la BCE n’ont pas grand-chose à voir avec les taux à 10 ans". C’est au moins aussi bête que nier le réchauffement climatique car aujourd’hui, il a fait -15. Ou de penser que parce qu'un joueur de tennis vient de perdre un point, qu’il va aussi perdre tous les matches de la saison.
Donc, je reprends :
Les taux de la BCE (actuellement, 3% par an pour prêter son argent aujourd’hui pour demain matin) sont décidés par un organisme indépendant, la banque des banques, le dernier des prêteurs. Qui prêtent aux banques, pas à vous, malheureux, ni aux États, même si certains aimeraient bien (on sait comment ça finit : M.A.L.).
Les taux à long terme sont fixés uniquement par les marchés financiers. Alors les "marchés financiers", ce n’est pas un moloch sans nom, ce sont des investisseurs comme vous et moi, qui prennent des décisions. Sensées ou pas. Mais ils prennent des décisions.
Eh bien, les décisions des investisseurs dépendent de :
Leurs attentes vis-à-vis de l’inflation à long terme : en gros, s’ils pensent que l’inflation sera là, ils demandent un meilleur taux pour prêter.
Les perspectives de croissance : plus celles-ci sont élevées, plus les taux le sont. Pas étonnant que nos taux soient faibles depuis 20 ans. En Europe, donc.
Le risque perçu sur la dette : et là, concernant la France, c’est bientôt la catastrophe. Le taux à 10 ans est passé, entre décembre et mi-janvier, de 2,90% à 3,45%, sur fond de probable censure du gouvernement et de retour coûteux sur la réforme des retraites. Les taux allemands aussi ont augmenté, de 2,10% à 2,60%.
En ce moment, les taux remontent. Les marchés financiers se rendent compte que les dettes publiques, notamment aux USA, Royaume-Uni, Japon et France, vont devenir insoutenables, et donc elles exigent des taux plus élevés.
Et forcément, les taux d’emprunt immobiliers, calés sur les taux des États, remontent. Du coup, les prix ne vont pas remonter tout de suite.
Que faire ? Eh bien, on sécurise des taux bas, inférieurs à 2%, via des produits d’épargne spécifiques, comme l’épargne-logement. Ou alors, on investit de manière diversifiée, car tout est extrêmement glissant.
Et on prend RDV avec un conseiller qui a le nez creux, ou rouge (car il revient du ski) : c’est par ici.

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