À 45 ans, elle a acheté un logement.

À 61 ans, elle aura tout remboursé. Et pourtant, elle est mère célibataire de 2 enfants.

Allez, on ne rêve pas, c'est ce qu'il s'est passé avec ma cliente.

Il y a 10 ans, elle a acheté dans une grande ville allemande. Pas grand, pour elle et ses 2 enfants. 65 mètres carrés. Son revenu de 3.500€ et des allocations familiales ne lui permettaient pas plus grand. Quelque part, il faut savoir où sont les priorités.

Elle a emprunté 220.000€ en 2014, à 1,3%. Et remboursé 750€ par mois. J'avais fait le financement à l'époque.

Elle aurait pu claquer le reste de son argent. Mais non, elle a épargné à côté. Un peu pour sa retraite, beaucoup dans de l'épargne-logement.

Sans arrêt, pendant 10 ans, elle me disait : "Je ne veux pas rembourser après 62 ans", sans y croire elle-même.

Elle est revenue me voir, elle avait fait une page de calcul.

De long en large. Il me faut 141.000€, je prends la racine carrée, j’applique le théorème de Pythagore (quand je dis à ma fille que ce truc est utile !). Bref, vous voyez le genre.

La banque lui propose de renouveler à 4%. Montant à rembourser : 1.200€ par mois. Au lieu de 750€ aujourd'hui. L'horreur. Sur 10 ans, en plus.

Bref, le flip complet.

Mais bon, j'avais à peu près bien prévu le coup. Elle a ouvert un contrat épargne-logement à l'époque, et a épargné 76.000€ dedans.

Ce contrat lui donne droit à 50.000€ de crédit. Sans devoir donner sa maison en gage (Grundschuld pour les intimes) à la banque, comme c'est le cas avec un crédit normal.

Taux d'emprunt : 0,95%. Elle me l'a fait répéter 3 fois. En partant, elle m'a dit : "Tu es sûr pour 0,95% ?". Oui. Le crédit ? 750€ par mois pendant 6 ans.

Plus 15.000€ récupérés d'épargnes diverses, et le tour est joué. Son appartement sera remboursé dans 6 ans.

"Alors là, c'est une bonne nouvelle !" M'a-t-elle répété 10 fois, émue.

Elle a pourtant tout fait. Elle s'est serré la ceinture pour épargner. J'ai juste trouvé les véhicules d'épargne correspondants à ses besoins.

Elle m'a écrit le soir : "Je suis fière de moi, chose si rare que j'en ai ouvert une bouteille pour me féliciter de mon travail et de mon endurance". Elle peut et elle a raison.

À la retraite, elle aura son appartement. Et une retraite modeste à cause de sa carrière hachée, mais ses enfants seront partis.

Un instant, un instant seulement, je me suis demandé si elle aurait pu changer sa vie ainsi sans moi. Et je me dis que peut-être. Puis je me couche, ferme mon ordinateur, et pense qu'il y a des métiers moins sympas que le mien.

Allez, à demain.

Et prenez contact avec moi si vous souhaitez un jour acheter et préparer votre futur. Même si vous avez 45 ans.